La stratégie alimentaire de Bordeaux Métropole
Mis à jour le 23 septembre 2020
La stratégie alimentaire métropolitaine s'incarne dans plusieurs actions et politiques de développement durable et s'est formalisée par la création du
CCGAD qui oeuvre pour la construction d'une politique alimentaire transversale.
La gouvernance alimentaire au service d’un projet alimentaire territorial
La politique alimentaire de Bordeaux Métropole s'inscrit dans une dynamique de réappropriation par les territoires des enjeux alimentaires. Elle trouve son origine dans la publication du rapport Quévremont qui révèle en 2011 la vulnérabilité du territoire en estimant son autonomie alimentaire à une journée par an. Ce rapport est à l’origine d’une volonté politique forte de proposer une politique agricole et alimentaire à même de revaloriser le système alimentaire métropolitain et de sécuriser l’alimentation de ses habitants.En 2014, Bordeaux est désignée territoire-pilote, aux côtés du Pays Basque et de la Communauté d’Agglomération du Libournais, dans le cadre d’un chantier sur la gouvernance alimentaire piloté par la DREAL Aquitaine, en collaboration avec la DRAAF et l’ ARS. Cette expérimentation vise à réfléchir aux modalités nécessaires à l’élaboration d’une politique publique de l’alimentation intégrée à l’échelle de ces trois territoires et de leur région urbaine, et cible l’Agenda 21 comme l’outil au service de cette démarche. L’expérimentation reprend la méthodologie des Projets Alimentaires Territoriaux ( PAT) prévue dans la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt du 13 octobre 2014 : un diagnostic territorial et une cartographie d’acteurs sont réalisés en 2014, puis partagés avec les acteurs du territoire à l’occasion de plusieurs ateliers et événements organisés en 2015, tels que le forum « Mangeons » et l’événement participatif « Vers un conseil de gouvernance alimentaire ». Les trois séries d’ateliers, associant les acteurs locaux de l’alimentation, ont fait émerger la volonté de créer un nouveau mécanisme de gouvernance de l’action territoriale en faveur d’un système alimentaire durable, qui articule les actions des acteurs publics, privés et de la société civile sur différentes échelles de territoire.La gouvernance alimentaire est peu à peu formalisée et aboutit en 2017 à la création du Conseil consultatif de gouvernance alimentaire durable par délibération du Conseil Métropolitain. La création du CCGAD répond à l’objectif de conjuguer aménagement du territoire et transition écologique, et s’inscrit donc sous l’axe stratégique : « Préserver et valoriser les 50% d’espaces naturels et agricoles » du Plan d’action pour un territoire durable à Haute Qualité de Vie (2017-2022) de Bordeaux Métropole.Dès 2018, le CCGAD se dote d’un , co-construit avec ses membres issus du système alimentaire local, afin de faciliter la mise en œuvre de projets collectifs dans le champ alimentaire, mais également de contribuer à la structuration d’une politique alimentaire métropolitaine cohérente.Les actions métropolitaines en faveur d’un système alimentaire durable
Dans le but de construire une stratégie alimentaire transversale au sein de Bordeaux Métropole, l’équipe d’animation du CCGAD travaille à mettre en lien et à rendre visibles les nombreuses stratégies et actions métropolitaines qui s’inscrivent dans les 4 thématiques prioritaires du CCGAD.
Le Projet Alimentaire de Territoire comme outil de la politique alimentaire :Prévus par la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt du 13 octobre 2014 (Art 39), les projets alimentaires territoriaux visent la co-construction entre les acteurs privés et publics de la politique publique agricole et alimentaire territoriale. Les
PAT s’intègrent dans le cadre de la politique publique de l’alimentation fixé par le Programme National pour l’Alimentation de 2010 qui associe les enjeux de sécurité alimentaire, de santé publique et d’agriculture locale et durable.Ils sont élaborés de manière concertée à l’initiative de l'ensemble des acteurs d'un territoire. Les
PAT s'appuient sur un diagnostic partagé faisant un état des lieux de la production agricole locale et du besoin alimentaire exprimé au niveau d’un bassin de vie ou de consommation, aussi bien en termes de consommation individuelle que de restauration collective.Les
PAT consacrent la pertinence de l’échelon local. Les projets peuvent être portés par des collectivités territoriales, des associations ou encore par une chambre d’agriculture sur des échelles territoriales différentes : villes, communautés de communes, métropoles, départements. Les territoires couverts peuvent également être ruraux, urbains ou métropolitains. Les
PAT permettent d’agir sur de nombreux champs en lien avec l’alimentation. Le Réseau National des Projets Alimentaires Territoriaux en identifie six, traités partiellement ou intégralement dans les différents Projets Alimentaires :
- L’économie alimentaire,
- La nutrition-santé,
- L’accessibilité sociale,
- La culture et l’identité gastronomique,
- L’environnement,
- L’urbanisme,
- L’aménagement.